La vue joue un rôle capitale dans la réussite professionnelle d’un individu, bien voir est source de résultat.
Au quotidien, notre vue est sollicitée en permanence. Pour préserver les yeux en bonne santé dans son environnement professionnel, il faut comprendre les risques, reconnaître les signes de fatigue et prendre les bonnes mesures pour y remédier.
LA VISION DE PRÈS
Dans la majeure partie de nos activités et souvent dans le travail, c’est la qualité de la vision de près qui est primordiale. Lire, écrire, manipuler des objets, exige de bien voir dans la distance limite de nos mains et plus particulièrement entre 35 et 75 centimètres de nos yeux.
Chaque œil est unique. Et pourtant, cette spécificité a été jusqu’à présent largement ignorée dans le processus de fabrication des verres. En particulier, réduire l’œil à quelques valeurs standards aboutit à ce que seulement deux pour cent des verres réalisés soient compatibles avec les yeux de leurs utilisateurs et exploitent pleinement leur potentiel visuel.
98% des verres progressifs ne conviennent pas parfaitement aux yeux de leurs utilisateurs. « Depuis trop longtemps, l’industrie optique s’est contentée d’une prise en compte partielle de l’œil en utilisant un modèle standard simplifié – et non en considérant chaque œil individuellement. C’est pourquoi aujourd’hui, presque tous les verres progressifs sont fabriqués selon des paramètres fixes et simplifiés, qui ne correspondent qu’à un très faible pourcentage de personnes dans le monde. Cela signifie que 98 % des porteurs de verres progressifs utilisent des verres qui ne sont pas parfaitement adaptés à leurs yeux », déclare Dr Dietmar Uttenweiler.
Par exemple, la valeur standard pour la longueur de l’œil n’est compatible qu’à 14% des yeux, la puissance sphérique de la cornée qu’à 27%, la puissance de l’astigmatisme qu’à 16% et la profondeur de la chambre antérieure ne correspond qu’à 25% des yeux. Si vous combinez toutes ces valeurs, alors seulement 2% des yeux correspondent au modèle oculaire standard. Cela signifie que seulement 2% des porteurs de verres progressifs exploitent pleinement leur potentiel visuel.
LES SIGNES DE LA FATIGUE VISUELLE
Les mécanismes visuels, qui se règlent par un jeu d’automatismes inconscients, comportent tous une partie musculaire et une partie nerveuse. C’est par leur utilisation excessive, occasionnée par les défauts de vision ou un travail trop exigeant que naîtra la fatigue visuelle et ses conséquences.
Les différents symptômes constatés sont autant de signaux d’alarme. On remarque en particulier : picotements, douleur, rougeur du globe oculaire ou des paupières, clignotement fréquent, larmoiement, sensation d’éclairs ou de flashs (cas d’urgence), vision floue et sensation de voile, franges colorées autour des objets observés, photophobie, diplopie (vision double), persistance anormale d’images consécutives, instabilité de l’image, sensation d’une grande gêne à soutenir l’attention, migraine, tension nerveuse accrue, maladresse, somnolence, vertiges, fatigue générale.
LES DANGERS D’UNE MAUVAISE VISION AU TRAVAIL
Déficience et fatigue visuelles créent un état d’inconfort de nature mal définie et entraînent des conséquences :
- L’efficacité diminue : une étude concernant l’influence des troubles visuels sur l’efficacité a été réalisée en Allemagne. Il a été observé sur un échantillon de 10 000 travailleurs d’entreprises industrielles, des différences de volume de travail de 12,5 % en moyenne, provenant de différences d’acuité de la vision rapprochée. Pour certaines activités, comme le contrôle dans l’industrie de la montre, ce pourcentage s’élève à 50 % ;
•La sécurité diminue : la fatigue visuelle diminuant le pouvoir d’attention et la rapidité des réflexes, il s’ensuit une augmentation du nombre d’accidents du travail. C’est ainsi que dans une autre étude réalisée aussi en Allemagne, on a observé deux fois plus d’accidents parmi les travailleurs présentant des déficiences visuelles. Une enquête réalisée en Angleterre dans 34 usines a montré qu’un cinquième des accidents du travail étaient dus à une mauvaise vue ;
- L’absentéisme augmente : une étude réalisée en milieu bancaire au Canada fait ressortir un absentéisme supérieur de près de 20 % chez les employés ayant des défauts de la vue non- corrigés ou mal corrigés.
De tous ces phénomènes de «mauvaise vision», les gens sont le plus souvent inconscients en absence de dépistage précis.
VISION AU TRAVAIL : LES PRINCIPAUX PROBLÈMES
L’éclairage des lieux de travail
Un mauvais éclairage (trop faible ou trop fort), mal réparti, mal orienté, est un facteur important de fatigue qui se manifeste d’abord par des picotements, éventuellement une douleur sourde dans le globe oculaire, enfin par des maux de tête et une diminution temporaire de la vision (troubles de la vision binoculaire et d’accommodation). L’ambiance d’éclairage idéale se situe au tiers de l’éclairage du poste de travail (entre 200 et 600
Lux). L’ingénieur de sécurité aura à se préoccuper de l’éclairage des locaux en fonction de la nature du travail.
Les tubes fluorescents constituent une bonne source car ils ne provoquent que peu d’ombres portées. Un inconvénient : ils retirent du relief.
LA VUE ET LES ÉCRANS
La lecture sur écrans cathodiques s’effectue en contraste négatif, situation insolite pour l’œil habitué à lire en contraste positif. Alors que dans une activité de lecture habituelle, nous regardons des images stables, sur l’écran, au contraire, les images sont plus ou moins mobiles.
Le déplacement fréquent du regard entre les documents papiers et l’écran sombre entraîne de continuels efforts
d’adaptation à des luminances, des distances et des directions variées.
La prise d’information sur l’écran se fait dans un axe presque horizontal ; or, habituellement pour la lecture et l’écriture, l’axe de vision est dirigé vers le bas. Regarder légèrement en bas constitue une position confortable pour la vue et c’est une des raisons pour laquelle un travail habituel de bureau peut être moins fatiguant qu’un travail sur écran où des mouvements de la tête et des ajustements posturaux sont nécessaires pour lutter contre l’inconfort visuel.
L’environnement lumineux prend une importance particulière dans le cadre d’un poste de travail avec écran. L’écran doit absolument être orienté par rapport aux sources lumineuses de telle sorte qu’il ne comporte pas de reflets parasites. Toutefois, contrairement à une idée largement répandue, l’utilisation journalière des écrans «n’abîme pas les yeux». De toutes les études réalisées dans ce domaine, il ressort que le travail sur écran sert plutôt de révélateur des petits défauts de vision jusqu’alors ignorés.